Pâque à l’Eglise orthodoxe
La Pâque orthodoxe arrive le dimanche 5 mai, soit cinq semaines cette année après celle des occidentaux. La plus grande fête des chrétiens célèbre le salut du genre humain par la Résurrection du Christ au troisième jour de sa mort.
Tout commence en pleine nuit. L’église est bondée, une foule massée devant les portes ouvertes, lorsque sonnent les douze coups de minuit. C’est dimanche! C’est Pâques! Le Christ est ressuscité et l’office va le proclamer. Le chœur, le clergé et les fidèles sortent sur le parvis avec la croix, l’Evangile et les icônes. Chacun allume à ce moment son cierge de la flamme du tricierge que tient le prêtre, avant d’entamer la procession. «Christ est ressuscité!», s’exclament de leur voix puissante prêtres et diacres. «En vérité, Il est ressuscité!», répond l’assistance avec ardeur. On reprend ce cri de joie en slavon, en roumain, en allemand ou en grec avant d’entrer dans l’église pour participer à l’office de Pâques, le plus joyeux des moments liturgiques.
Un jour plus tôt, l’église était encore drapée de noir et la semaine qui a précédé commémorait les souffrances et la mort de Jésus sur la croix. Celui qui arrivera un peu avant minuit aura juste le temps de se faufiler dans la foule pour voir et vénérer l’épitaphios. La représentation du Christ au tombeau, placée au milieu de l’église, sera enlevée jusqu’à l’autel dès que le deuil de la semaine sainte aura définitivement fait place à la joie pascale.
Pâques n’est pas réservé aux initiés, les invités de la dernière heure sont au contraire à l’honneur et appelés à se réjouir avec ceux qui se sont préparés pendant le carême. C’est ce que dira le prêtre à toute l’assemblée en reprenant les paroles de Saint Jean Chrysostôme. Que l’on soit pratiquant ou pas, orthodoxe ou pas, peu importe: chacun est convié à la fête. Les gens sont en habits d’été aux couleurs gaies, les femmes parées de colliers de petits œufs décoratifs.
«Christ est ressuscité» retentit pendant tout l’office. L’Evangile est lu dans plusieurs langues, pour que toutes les personnes présentes comprennent, pour rappeler aussi que le message du Christ ne s’adresse pas seulement aux chrétiens, mais à l’humanité entière. La ferveur et la beauté des chants du chœur permettent d’oublier les heures qui passent, l’aube qui s’annonce déjà.
Les orthodoxes baptisés peuvent recevoir la communion, s’ils se sont préparés, la confession étant le minimum requis. Après la liturgie, on bénit les œufs, les paskha et tous les aliments déposés sur les tables par les fidèles. A la fin, lorsque les gens s’approchent pour embrasser la croix, le prêtre donne à chacun un œuf coloré béni.
On sort de l’église au petit matin. Après les prières, c’est l’heure de manger, boire et rire. On verse le vin et la vodka. On sert la viande, les œufs et les gâteaux dont on s’est privé pendant les 49 jours du Grand Carême. Pâques va durer une semaine. Dimanche après-midi, après quelques heures de sommeil, les fidèles se retrouvent à l’église pour un nouvel office très court. Une bonne raison d’y amener les enfants trop jeunes pour assister au long office de la nuit. La fête se prolonge dans les foyers. Toute la journée de dimanche est réservée aux visites. La tradition veut que les portes des maisons soient ouvertes à tous. Il y a toujours de quoi rassasier les invités arrivés à l’improviste, car la table est recouverte de mets abondants, salades, viandes, œufs, koulitch et Paskha, plats de Pâque russes que beaucoup auront fait bénir à l’église.

Bénédiction des nourritures pascales dans les églises orthodoxes; Chêne: Samedi saint 4 mai à 12h 30 après la liturgie et à 23h avant les matines de Pâque. Tœpffer: Samedi saint 4 mai à 12h après la liturgie, à 23h avant les matines de Pâque et dimanche vers 3h 15. Vevey: Samedi saint 4 mai après la liturgie et dimanche au petit matin après la liturgie. Pully: Dimanche de Pâque après-midi après les vêpres (14h). Berne: Samedi saint 4 mai à 23h 15 avant les matines de Pâque. Attention: pas de viande à l’intérieur d’une église.