Le hockey sur glace genevois reprend ses lettres de noblesse | ||
Le 4 avril dernier, avec un 4 à 0 face à Coire, le club genevois du HC Servette a rejoint la LNA, 27 ans après l'avoir quittée. Et de quelle manière! Aucune défaite en playoffs et une seule défaite concédée lors des 40 derniers matches. Particulièrement remarqué lors de ce dernier match: Igor Fedulov, auteur ou coauteur de 3 buts sur les 4 enregistrés au final. | ||
Igor Fedulov, né en 1966, sest mis au hockey à lâge de onze ans, avec la certitude davoir trouvé sa voie. Cest dans son école de Kirovo-Chepetsk quil a rencontré son futur entraîneur, venu là pour recruter des juniors. Il est ensuite resté dans léquipe de Cheliabinsk jusquen 1988 où, par deux fois, il a enlevé la médaille de bronze au Championnat de Russie. Rencontre. Comment êtes-vous arrivé au «Servette» ? En 1993, jai signé un contrat avec Ambri-Piotta pour deux ans. Puis jai joué à Martigny, avant dintégrer léquipe de Lugano. Là il y a eu quelques tensions avec mon entraîneur, et à vrai dire je ne jouais pas beaucoup. Le contrat avec le «Genève-Servette», signé en janvier 2000, fut pour moi une véritable opportunité. Comment les Genevois vous ont-ils accueilli ? Très chaleureusement. Javais eu loccasion de rencontrer quelques joueurs du «Servette» pendant le Championnat de Suisse, et ceci a beaucoup aidé à mon intégration au sein de léquipe. Et puis tous les joueurs ont à peu près le même âge et tous ont fondé une famille. Nos enfants sentendent bien: pendant nos dîners entre amis, deux générations se retrouvent réunies. Après toutes ces années de vie en Suisse, pensez-vous être bien intégré ? Je pense. A cet égard, mon épouse a joué un rôle très important. Elle ma énormément aidé à mintégrer dans cette société. Cependant, nous essayons daller chaque année en Russie. Ma mère ainsi que mon frère habitent là-bas, et nous attachons une importance capitale aux coutumes russes. Jessaye de transmettre toutes mes connaissances et mes expériences a nos deux enfants. Quel futur souhaiteriez-vous pour eux ? Pour Yasmine le patinage artistique, peut-être. Mais, à vrai dire, elle préfère le hockey (rires). Elle joue tout le temps avec son frère André. Lagitation qui règne pendant mes matches se transmet dans ma famille. Le hockey, pour nous, est une façon de vivre. En ce qui concerne mon fils, jespère quil suivra mon chemin. Cest un sport qui aide à former le caractère. Mais, de toute façon, il est libre de choisir sa propre voie: je ne lui imposerai jamais mon avis. Quest-ce qui fait selon vous la particularité du hockey russe ? Le hockey russe est le hockey russe! Cest un symbole, une marque de fabrique. Cest une technique, une bonne maîtrise de soi-même, une stratégie. En Suisse, tout le monde se souvient du jeu de Bikov et de Khomoutov. Le hockey nest-il pas devenu trop violent ? Oui, cest vrai. Souvent cette violence se manifeste parmi des équipes pourtant professionnelles. Parce quil faut gagner et que la victoire est à ce prix. Ces derniers temps, dans le hockey, la force est plus que jamais un atout majeur. Mais il ne faut surtout pas oublier que ce nest pas la guerre: cest un jeu. Ceci implique le respect de tous les joueurs ce qui, malheureusement, nest pas toujours le cas. Pour recharger mes batteries, jai besoin de consacrer tout mon temps libre à ma famille. | ||
Propos recueillis par Ludmila Misteli |