50 ans consacrés à promouvoir la culture russe
Il existe une longue tradition de relations intellectuelles et culturelles entre le «monde slave» et la Suisse, plus particulièrement la Suisse lémanique. Mais ce n’est qu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le renouveau d’intérêt pour l’Union Soviétique qui l’accompagne que Lausanne met sur pied un enseignement de caractère permanent: la Faculté des lettres confie en 1945 à Constantin Regamey, orientaliste, un enseignement à mi-temps de langues et civilisations slaves. La Section de Langues et Civilisations Slaves à l’Université de Lausanne est née et il devient professeur ordinaire en 1957, jusqu’en 1977.
Robin Kemball, lecteur dès 1968, puis professeur assistant et professeur extraordinaire, devient en 1977 professeur ordinaire de langue et littérature russes, poste qu’il garde jusqu’en 1986. Il assume les cours de littérature et culture russes ainsi que l’histoire des idées en Russie.
Dès 1971, des cours de langue russe, de traduction russe-français, français-russe, de dissertation littéraire, d’histoire de la Russie, de civilisation russe et de poésie russe sont donnés par Julia Bornand, puis des cours de langue et de grammaire russes par Natalia Skaff.
En 1977, Léonid Heller est nommé professeur assistant de philologie slave puis, depuis 1981, professeur ordinaire de littérature contemporaine russe, de linguistique et de philologie. Actuellement il est professeur ordinaire de littérature russe, tandis que Patrick Sériot, dès 1988, occupe le poste de professeur ordinaire de linguistique et de philologie du russe.
L’essor extraordinaire, en 50 ans, de la Section, qui compte actuellement plus de 100 étudiants, a permis de créer un enseignement débouchant sur une licence en russe. Destinée essentiellement aux personnes non russophones, elle propose, à part les cours de grammaire, de traduction et de civilisation, mentionnés plus haut, des séminaires de littérature russe. Dans le cadre de cet enseignement, les étudiants ont la possibilité de participer à des programmes d’échange avec les universités de Saint-Pétersbourg, de Moscou et de Kazan. Plusieurs thèses de doctorat sont en cours de préparation et chaque année la Section accueille des boursiers de différents pays.
Le changement de regard sur la Russie au cours de ces dernières années a contribué à élargir l’horizon des études russes. En effet, comme l’affirme Natalia Skaff, «il n’y a pas si longtemps, les étudiants s’inscrivaient aux cours plutôt par intérêt “folklorique”, actuellement c’est aussi par intérêt pratique, car le russe est demandé comme langue de travail.»
Elena Kokochkina