Malgré les protestations de la population et des écologistes en particulier, les députés de la Douma ont récemment accepté par 243 voix contre 38 que la Russie puisse prendre en charge les déchets nucléaires du monde entier.
Le Ministère de l’énergie atomique (Minatom), à l’origine de ce projet de changement de loi, affirme qu’ainsi la Russie pourra gagner annuellement 600 millions de dollars par le biais du stockage et du recyclage des déchets. Jusqu’à aujourd’hui l’importation de matériel radioactif était autorisé seulement pour les pays de l’ex-URSS.
De leur côté, les écologistes russes ne sont pas restés inactifs puisque pour exprimer leurs protestations ils ont recueillis pas moins de 2,5 millions de signatures en faveur d’un référendum interdisant ces importations. La Commission électorale ayant jugé non recevables plus de 600’000 signatures, le total minimal de 2 millions n’a pas été atteint, projetant ainsi cette initiative aux oubliettes. Pourtant, de nombreux sondages ont démontré que la population russe est fortement opposée à ce projet.
Mais à ce jour rien n’est encore joué, car le président Poutine doit encore donner son accord, ainsi que le Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement). En ce qui concerne le tout nouveau ministre de l’Energie atomique, Alexandre Roumiantsev, il est quant à lui favorable à l’importation de ces déchets. Il précise que des pays comme le Japon, l’Allemagne et même la Suisse seraient prêts à confier leurs déchets à la Russie.
Pourtant rien n’est plus faux en ce qui concerne la Suisse puisque, à l’instar de nombreux pays européens, elle interdit l’exportation de ses propres déchets nucléaires à l’étranger...
Reste donc à savoir de qui la Russie importera ces déchets et surtout si cela lui rapportera vraiment quelque chose, en dehors du label «Poubelle mondiale du nucléaire»...

Mikhaïl W. Ramseier