Sur les collines de Géorgie, ou le business à la géorgienne... | ||
Suite à la chute du communisme, aucun pays de lex-URSS ne pouvait passer subitement dune culture à lautre, et la Géorgie ne fait pas exception. Pourtant, avec ses 3000 ans dhistoire le pays a accumulé toutes les richesses culturelles des multiples civilisations qui lont traversé, parmi lesquelles beaucoup ont été oubliées en Occident mais qui restent bien vivantes en Géorgie. On peut penser que cela na rien à voir avec le business, mais les étrangers qui ignorent la culture traditionnelle géorgienne se trouvent vite handicapés dans leurs affaires. De plus, la Géorgie ne sest pas encore débarrassée de sa culture du business soviétique, basée sur les vieilles habitudes, les anciennes relations, une façon de montrer son pouvoir, le manque de confiance envers les étrangers, et surtout ce désir déviter à tout prix toute responsabilité personnelle. Avant de commencer le business en Géorgie, il faut savoir que la majeure partie de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, avec un salaire mensuel moyen de 67 lari, alors que le minimum officiel est de 115 à 120 lari. Dautre part plus de 800000 retraités ne touchent que 12 lari par mois, et souvent avec plusieurs mois de retard. Dans ces conditions lexplosion sociale est un réel danger: la moindre augmentation du prix de lélectricité peut devenir la goutte de trop. Face à ces problèmes, le gouvernement accuse régulièrement la corruption, mais na jamais rien entrepris contre le phénomène. Pendant les huit dernières années, le président Chevernadzé na pas réussi à baisser le taux de corruption, mais les observateurs pensent quil aurait du commencer par son propre entourage: clans et groupes puissants qui assurent la stabilité du pouvoir. Par exemple la mafia liée au gouvernement, qui assure une crise énergétique permanente depuis quelle a compris comment faire fortune sur un système obsolète et inefficace. Pour sen sortir, la Géorgie doit comprendre quelle ne peut pas attendre sur les crédits accordés par le FMI, mais favoriser les investissements étrangers. A cet égard, on relèvera le grand projet de restauration de la Route de la Soie, véritable couloir de transport entre lEurope, le Caucase et lAsie, en grande partie financé par lUnion Européenne. Ainsi la Géorgie exploitera à nouveau sa plus grande richesse: sa position géo-stratégique unique. | ||
Pierre Orloff |