Élève de Vitebsk, Nikolaï Dundin expose à Thonon
Reconnu comme un digne représentant de la célèbrissime École de Vitebsk, fondée par Marc Chagall, Nikolaï Dundin œuvre depuis maintenant un quart de siècle. Ses tableaux sont aujourd’hui exposés dans le monde entier et font également partie de nombreux musées, comme à Zelena Gura en Pologne, à Narvyi en Estonie ou encore au Musée des beaux-arts de Vitebsk.
Né en 1950 dans un petit village de Biélorussie, Krasny Bor, Dundin s’est passionné pour les beaux-arts dès sa plus tendre enfance. Son professeur de dessin est le premier à avoir reconnu son potentiel artistique et l’a encouragé à entrer dans un atelier de beaux-arts. C’est ici que le jeune Dundin peint pour la première fois et découvre le monde en dehors de son village natal, en prenant part aux excursions dans les musées organisées par l’atelier et en lisant beaucoup. En 1968 il s’inscrit au département des beaux-arts et graphisme de l’Institut Pédagogique de l’État de Vitebsk, plus connu sous le nom de «L’École de Vitebsk», créée par Chagall et dirigée ensuite par Malevitch. Sous sa brillante direction la petite ville provinciale de Vitebsk a temporairement acquis, durant la période 1919-1923, le surnom élogieux de «Deuxième Paris artistique».
Le riche héritage et les traditions artistiques de l’Ecole de Vitebsk ont eu une influence significative sur l’évolution de Nikolaï Dundin, en particulier sur son acquisition des techniques des maîtres de la période de la Renaissance, de l’école hollandaise, des œuvres classiques des peintres Russes, des impressionnistes et des mouvements ultérieurs. Au cœur de l’école, Dundin devient membre d’un groupe de collègues et d’amis artistes très proches qui vivent, créent et jouissent ensemble de la vie durant leurs années d’études. Quelque 15 ans plus tard, en 1987, ce même groupe d’amis, avec Dundin, créé l’union artistique «Kvadrat» («carré» en russe), qui devient rapidement le digne successeur spirituel de l’UNIVOS de Malevitch («Affirmation de l’art nouveau»). Mais si UNIVOS est né de la protestation contre les mouvements réalistes et symbolistes de la Russie du 19e siècle, «Kvadrat», au début de la glasnost, fait une ferme opposition à la suppression de toutes les formes de l’art qui n’étaient pas conformes au «réalisme socialiste soviétique» dictés par la propagande du parti communiste. Le but de «Kvadrat» était de créer une opposition à l’art officiel et la réaffirmation des principes esthétiques de l’avant-garde classique et du post-modernisme. «Kvadrat» rejoint alors le mouvement underground non-formel de Minsk, Moscou et Leningrad (Saint-Pétersbourg). Pendant ses 7 années d’existence, l’environnement créatif de «Kvadrat» a contribué à l’évolution de Nikolaï Dundin et de ses autres membres qui font découvrir la culture et les beaux-arts de Vitebsk en s’exposant à travers le monde.
Aujourd’hui Nikolaï Dundin a multiplié ses moyens d’expression, travaillant la sculpture, le vitrail ou encore le graphisme et le design. Pourtant, l’artiste se considère avant tout comme un peintre, dont le facteur déterminant est son vaste travail avec les couleurs, sur quelque support que ce soit. Ce qui compte pour lui, c’est: «L’expérimentation, l’innovation et l’éternelle quête, qui sont les clefs de toutes les formes de l’expression artistique».
Natalia Sofa