M. Kissiliov, ex-directeur de NTV, répond à nos questions

La possibilité d’une télévision indépendante existe-t-elle encore en Russie?

Nous essayerons de le faire, puisque j’ai reçu la proposition d’occuper le poste de directeur général de la chaîne TV6, qui est actuellement la seule non-gouvernementale en Russie. Je pense que nous pouvons créer sur cette chaine quelque chose de non-gouvernemental.
Quelles relations entretenez-vous avec NTV?
Nous n’avons pas l’intention de faire une vendetta, nous reconnaissons le droit de chacun au choix, si nous parlons de démocratie en Russie. Nous avons fait le nôtre et les collègues qui sont restés, le leur.
Boris Jordan est-il capable de diriger NTV?
Je ne le pense pas! Cela me rappelle le système soviétique où quand quelqu’un faisait échouer son travail on le transférait à un autre poste et quand il échouait à nouveau on lui confiait un poste à plus grande responsabilité encore... Je pense qu’un homme qui dirige une télévision ne doit pas être un simple organisateur il doit, au minimum, être du milieu.
M. Jordan, nouveau directeur de NTV, répond à nos questions

Peut-il y avoir une opinion indépendante en Russie?
Aujourd’hui le problème n’est pas la censure, mais la faiblesse de la situation économique des médias, qui les rend vulnérables à l’influence des intérêts commerciaux et politiques. Des difficultés matérielles et une mauvaise gestion constituent leur risque principal et c’était le problème de NTV, qui aurait tout simplement cessé d’exister sans notre intervention. Ma tâche consiste à lui procurer une situation financière saine.
Est-ce que NTV est actuellement libre face à la ligne gouvernementale?
Absolument.
Selon Kissiliov vous n’êtes qu’un banquier et par un professionnel des médias...
Je me considère suffisamment compétent dans le domaine de la finance pour essayer de sauver NTV de la faillite.
Propos recueillis
par Viktor Maleev et Adrien Englert