Un Lomo c'est quoi ???

Après l’Autriche et le reste de l’Europe, la Suisse est également touchée par un nouveau phénomène, directement inspiré d’un petit appareil photo russe, né à Leningrad: le LOMO.

Avant de vous rincer l'oeil sur les galeries du soussigné et des quelques liens présentés plus bas, petit aperçu historique:

Tout commença en URSS
Au commencement, il y avait le "Leningradskoïe Optiko-mecanitcheskoïe Obedinenïe", une firme soviétique spécialisée dans les appareils optiques depuis les années 30. A la fin de 1981, la question s’est posée, en Russie, de créer un appareil de photo miniaturisé avec exposition automatique. C’est Igor Kornitski, vice-ministre de l’industrie de l’armement de l’URSS, qui fut chargé du projet. L’élaboration de l’appareil, quant à elle, fut confiée; Mikhaïl Kholomianski.
Petit, solide, pas cher, doté de fonctions de base automatisées, d’une excellente optique et d’un grand angle de 32mm, le Lomo Compact-Automat (LC-A) fut vite un grand succès populaire. Mais la chute de l’Empire soviétique et son corollaire, l’invasion de produits d’importation, modifient la donne: produit sans interruption depuis son lancement, le Lomo semblait voué à une mort inéluctable. On cessa donc la fabrication, dans la première moitié des années 90, tout en poursuivant le montage des appareils, étant donné le stock des pièces encore disponibles.
Et l'Occident découvrit le LOMO
Et puis l’histoire entama son volet occidental: Wolfgang Stranzinger et Matthias Fiegl, étudiants autrichiens, découvrent un Lomo d’occasion dans un marché aux puces de Prague. Conquis par l’appareil, son look et sa simplicité, ils réinventent ce qu’avant eux beaucoup avaient déjà fait: laisser l’imagination seule aux commandes, sans règles ni contraintes, à la manière de dada.
Très vite, les deux compères font des émules et, sous le titre ronflant de "Lomographic Society", fondent à Vienne les bases d’une nouvelle branche de ce qui s’apparente déjà à un phénomène de société: la lomographie.
Le nouveau concept, jeune et urbain, séduit rapidement les milieux branchés de nombreuses villes européennes. Mais si la mode commence à faire son trou, particulièrement au travers d’expositions des meilleurs clichés du genre, la rareté des appareils limite son développement.
Dès lors, les deux Autrichiens n’auront de cesse de tenter de convaincre le "Leningradskoïe Optiko-mecanitcheskoïe Obedinenyïe" de leur vendre des LC-A. Mais les Russes, croyant certainement à une mauvaise blague, ne donnent pas suite à la première demande, ni aux suivantes. Les deux jeunes finissent par se rendre à Saint-Pétersbourg, mais les dirigeants de la firme ont bien du mal à prendre au sérieux ces gamins occidentaux dont ils ne comprennent décidément pas la démarche. Il faudra beaucoup de patience et d’acharnement pour convaincre la société russe de relancer la production. Contre toute attente, donc, Wolfgang Stranzinger et Matthias Fiegl ont ainsi signé, en 1996, un contrat qui leur donne l’exclusivité mondiale pour la vente du petit appareil photo chéri des Soviétiques!
Nouveau mode de vie
Depuis, la Société lomographique de Vienne s’est implantée dans 36 pays, dont la Suisse, et a ouvert soixante "ambassades" pour promouvoir ses nombreuses activités: "Lomolympiades", nuits du Lomo, "Lomo-rallyes", "Lomo-events" ou encore expositions avec murs de lomo-clichés.
L’appareil, quant à lui, est un véritable petit compact, qui gobe n’importe quel film 24/36, à visée non reflex c’est important pour conserver l’"à peu près" cher aux lomographes à l’objectif fixe de 32mm et à mise au point manuelle en 4 paliers de 0,8m à l’infini.
Instantanés, mal cadrés, flous, saturés, sur ou sous exposés, les clichés lomographiques se doivent d’être avant tout sans prétention, ludiques et décalés. D’aucuns trouvent l’appareil moche, démodé et ringard, mais qu’importe: le lomo est un art de vivre, une façon de réfuter les bienfaits incontournables de la haute technologie, une manière d’affirmer son insouciance et sa liberté.
Avoir un Lomo toujours sur soi est la première règle de tout lomographe qui se respecte. Prendre tout et rien, enclencher sans viser, à mainlevée si possible, être rapide et, surtout, éviter de penser. Un nouveau mode de vie est ainsi né, alternatif et anarchisant, dans le sens où il laisse une entière liberté à l’adepte, réfute toutes les règles, même les plus élémentaires du genre.
La lomographie étant avant tout un mode de vie, ludique et instantané, les lomographes en chef n'ont pas hésité à concevoir et faire fabriquer d'autres appareils permettant d'exprimer les mêmes idées de spontanéité. Ainsi sont nés les Action Sampler et Cyber Sampler, plastiques et bon marché, qui permettent, en une seule prise, d'obtenir 4 mini photos légèrement décalées dans le temps, sur le même cliché, grâce à 4 petits objectifs. La même démarche a été adoptée avec le Super Sampler, qui scinde aussi les photos en 4 mais de manière panoramique.
Dans le même ordre d'idées, Papa Zorglub fait aussi du Lomo avec son Espion, pas plus grand qu'une boîte d'allumettes et qui permet des photos aussi imprécises que rigolottes.
Les lomographes revendiquant une absence de stratégie commerciale, les appareils ne se trouvent que sur internet, sans publicité via un circuit de distribution assuré par les membres actifs. Outre la vente des appareils, le site Ouèb des lomographes offre un véritable labos qui permet à chacun d'avoir son espace pour stocker ses clichés et même en faire des montages ou des animations.
On trouve bien sûr de nombreuses galeries sympas de fans de lomographie sympas sur le Net; notre choix:
Les premières galeries Ramsouille à disposition pour se rincer l'œil se trouvent chez Zorglub!
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