La Mort Noire
Il sécoula plus dune semaine avant que les pathologistes ne découvrent la cause du décès dAmado Ortega. Un électrocardiogramme navait fourni aucun élément utile. Mais le praticien qui soccupa de ce patient remarqua, lui, un symptôme inhabituel quil nota. Même placé sous oxygène, les lunules et les lèvres ont conservé une coloration cyanotique foncée. Pour être exact, elles avaient la couleur de la Mort Noire. Une culture fut alors réalisée sur des tissus prélevés sur un des poumons de M. Ortega. Là, un bactériologiste qui les étudiait à laide dun microscope puissant vit de petites tiges bipolaires que lon appelle pastuerella pestis. Aucun organisme na eu dimpact plus grand sur les civilisations occidentales. Et aucun, à lexception du choléra, na tué autant dhommes.
Les scandinaves personnifiaient la peste bubonique sous les traits de la déesse Hel, vieille sorcière qui nettoyait avec son balai la campagne de toute forme de vie. Ce fut le sujet de ce chef-d'uvre de Bruegel à vous glacer le sang appelé lEmpereur. Les bateaux remplis dépices ramenèrent pastuerella pestis à Gênes en 1348. On dénombra plus de 42 800 000 morts lors de cette enquête et les historiens estiment que la population de lEurope fut réduite du tiers par cette pandémie qui dura 5 ans. Lépidémie devait se déclencher à nouveau à de nombreuses reprises pendant 5 siècles.
Et voilà que cette même peste mortelle circulait maintenant dans le haut pays du nord du Mexique.
La peste bubonique fut pour la première fois détectée au Nouveau-Mexique en 1938, quand elle entraîna une hécatombe de rongeurs de la prairie. Le premier cas humain fut enregistré en 1949, rapidement suivi de 4 autres. Le biologiste Bryan E. Miller, qui à lépoque travaillait sur le terrain pour le Service de la santé U.S., fut dépêché sur place en 1950 et passa 2 ans à contrôler des foyers connus de lépidémie et à en découvrir de nouveaux. Il trouva de semblables points de départ de la maladie dans 22 des 32 comtés du Nouveau-Mexique.
La maladie avait ensuite connu un reflux dans lEtat, tout comme elle la fait selon sa mystérieuse manière, tout au long des annales de lhistoire. Des cas isolés surgirent en Californie, dans lOrégon, lIdaho, le Nevada et lUtah, mais au Nouveau-Mexique elle sembla latente jusquen 1959. Le nom du village où résidait Amado Ortega suffit à Miller pour apprendre quil allait avoir grand besoin dêtre secondé par une chance du même ordre. Pecos, village de 600 habitants, est bâti à lembouchure du Canyon du Pecos, laccès le plus fréquenté pour se rendre sur la Réserve sauvage de Pecos. En aval sétendent des centaines de milliers dhectares de montagnes, de lacs et de rivières à truites. Plusieurs milliers de campeurs, de pêcheurs, de pique-niqueurs sengouffrent par le village chaque année. Si une épizootie de peste causait une hécatombe chez les rongeurs dans une zone battue par ces visiteurs... les enfants adorent pourchasser les tamias, écureuils etc.
Cétait à très exactement ce qui sétait produit dans lun des cas précédents. Un enfant avait capturé un chien de prairie près du village de Glorieta et la maladie avait été mortellement inoculée par une piqûre de puce. Si les enfants des touristes étaient infectés de la sorte, ils seraient vraisemblablement, une fois rentrés chez eux, dispersés dans tous les horizons avant que la période dincubation de pastuerella pestis, qui dure de 2 à 5 jours, natteigne son terme et que les premiers symptômes de la maladie napparaissent. Ces derniers ne seraient probablement pas reconnus par les docteurs du nord de lEtat dont lattention navait pas été appelée sur la présence de la maladie. Il y a peu de chance pour quun médecin qui na pas été alerté et qui, tout au long de sa carrière, na jamais vu ni entendu parler dun cas de peste puisse atteindre le bon diagnostic en observant les premiers symptômes. Ils ressemblent à ceux dune multitude daffections courantes. Pastuerella pestis se propage par division dune seule cellule en deux, multipliant son nombre par deux toutes les vingt minutes. A ce taux de rapidité, une tige donne 68 millions de tiges en douze heures. Lorsque ces tiges meurent, elles produisent une toxine qui détruit les parois des vaisseaux sanguins. Ainsi, dans les dernières étapes du mal, le traitement qui détruit les bacilles soumet le patient à un déferlement massif de toxine empoisonnée.
Les biologistes réalisèrent sur le terrain lautopsie des rongeurs quils attrapaient, repérant les puces et la rate des animaux. Cest alors que Miller préleva la rate dun écureuil à pelage doré et découvrit sur ce minuscule organe un schéma irrégulier de points sombres, ce genre de taches qui pouvaient être dues à la destruction des parois des vaisseaux sanguins. La tularémie peut produire ce genre de pigmentation foncée. Dautres maladies également. La toxine du bacille de la Mort Noire le peut assurément puisque ce sont les plaques noires sur la peau des mourants qui constituent cette signature caractéristique qui a valu son nom familier à la maladie.
Aujourdhui les enfants ne savent pas quun anneau de fleurs de romarin et une poche remplie de pétales aromatiques constituaient une autre de ces prescriptions désespérées destinées à se prémunir contre la Mort Noire intraitable. Mais la Mort Noire est toujours là dans les montagnes.
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LHomme de Folsom
La première fois que lhomme était apparu sur cette crête déserte remontait à plusieurs jours. Il sagissait dun personnage bronzé, grand et maigre, qui se déplaçait lentement sur les versants du Llano dAlbuquerque, cette grande masse de terre désertique qui se dresse entre le Rio Grande et le Rio Puerco dans la région nord et centrale du Nouveau-Mexique.
Quand il reparut sur la crête dans un pick-up truck, il apporta de la nourriture et de leau, une brouette, une pelle et un cadre de tamis en bois muni dun treillis métallique dont les mailles faisaient cinq millimètres. Non loin de ces collines érigées par les fourmis il commença à creuser, prélevant des échantillons puis allant un peu plus loin. Il creusait avec précautions, tamisant la terre avec son écran métallique. Le deuxième jour il découvrit exactement ce quil espérait.
Le fer de sa pelle fit apparaître une feuille de silex aplatie. Lextrémité était cassée mais il en restait suffisamment pour montrer quelle avait été taillée par une main humaine, affûtée avec soin et habilement cannelée. En réalité, il sétait agi dune arme qui avait été conçue spécifiquement dans le but de tuer un animal de grande taille qui avait cessé dexister cent siècles avant que lAmérique ne soit découverte. Pour lhomme à la pelle, Jerry Dawson, un étudiant chargé de travaux dirigés au sein du Département danthropologie de luniversité du Nouveau-Mexique, spécialiste du Premier Homme, larme cassée constituait la confirmation de ce que les fragments de silex lui avaient suggéré. Dawson venait de trouver la piste dun mystérieux chasseur de lâge de la pierre qui avait poursuivi les bisons à longues cornes à une ère où les murailles de neige gelée frigorifiaient encore lOuest américain. La pelle de Dawson avait traversé dix mille ans et révélé au grand jour le camp de chasse de lHomme de Folsom.
Notre continent était plus frais et plus humide à lépoque où le chasseur dénoua la lanière, a lextrémité de sa sagaie, et laissa tomber en cet endroit sa pointe brisée. Il shabillait de peaux de bêtes. La pointe pouvait signifier que lhomme, ainsi que la femme quil avait prise avec lui, sétaient couchés ce soir-là avec le ventre creux. Elle nous apprend que la lame du chasseur avait manqué sa cible et frappé le sol pierreux. Sil manquait souvent sa cible il ne pouvait continuer à vivre. La faim le rendait trop faible pour éviter les cornes de quinze centimètres denvergure de limposant bison de Taylor lorsque celui-ci chargeait. Quand il était faible, les autres prédateurs venaient se jeter sur lui, et lhomme nétait quun prédateur carnivore parmi quantité dautres. Lépoque que la science désigne sous le nom de pléistocène engendra dans louest de lAmérique trois espèces de jaguar. Pire encore il y avait les loups préhistoriques, des tueurs dune taille monstrueuse que la science moderne qualifierait, avec sa simplicité descriptive, de loup terrible.
Les anthropologues connaissent ses voyages grâce aux sites où il tuait, ensevelis sous des éternités de terre et de limon, en divers points du versant est des montagnes Rocheuses. En se basant sur ces sites, ils savent comment il tuait, dépeçait et découpait ses proies, comment il fabriquait ses armes, et ils connaissent certains éléments concernant ses techniques et ruses de chasseur.
Nous pouvons supposer quil sagissait dun homme dune taille imposante puisque lère glaciaire avait tendance à exagérer la taille des animaux quelle engendrait, puisque son frère européen, lHomme de Cro-Magnon, était un solide individu, et puisque la manière quil avait adoptée pour survivre sur une planète hostile exigeait une force énorme. Nous pouvons également supposer quil était doté de ces replis destomac communs aux membres des tribus aborigènes adeptes de la chasse qui se gorgent quand ils parviennent à tuer une proie et résistent à la disette dans le cas contraire. Enfin, on peut penser quil avait cette tête allongée au crâne étroit que lon rencontre encore parfois chez lhomme moderne.
Mais ce ne sont là quhypothèses car nul fragment de son squelette na jamais été retrouvé. Pour une raison difficile à expliquer, les anthropologues qui révèlent au jour les champs dossements des grands mammifères quil tuait ne parviennent pas à découvrir ne serait-ce quune dent ayant appartenu au grand chasseur qui faisait passer ces bêtes de vie à trépas.
Lhomme qui campait sur le versant de cette crête décidait probablement de lui-même quand sa vie devait prendre fin.... et sexposait lui-même délibérément à la mort. Quand il atteignait un âge avancé, cet âge arrivait à trente-cinq ou quarante ans), il abandonnait la bande de chasseurs à laquelle il appartenait et allait se faire tuer et dévorer par les loups. Les Masaïs, au Kenya, et certaines tribus primitives dEsquimaux pratiquent encore de nos jours cette horrible forme de suicide quand ils ne peuvent plus rien apporter à la communauté. On ne retrouve pas dossements de Masaïs parce que les hyènes succèdent aux lions et détruisent les squelettes. Les chiens mangeurs dossements de lère glaciaire auraient de la sorte succédé aux machairodontes et aux loups préhistoriques.
Mais sil ne reste aucune trace de lHomme de Folsom lui-même, ses itinéraires de chasse sont parsemés dindices nous apprenant qui il était. Nous savons quil utilisait un os de bison pour tailler un disque plat et quil taillait des encoches sur son pourtour. Nous savons que ses outils avaient tendance à être plus petits et bien mieux finis que la coutume ne limposait chez les hommes de lâge de la pierre. Nous savons quil avait recours au feu pour déclencher la fuite éperdue du gibier, nous connaissons sa manière de fabriquer ses armes et de les utiliser. Mais pour chaque nouveau fait établi, une douzaine de questions surgissent. Pourquoi sculptait-il ce disque? Pourquoi concevait-il une pointe de sagaie dotée de caractéristiques qui défient le sens commun? Pourquoi passait-il si longtemps à mettre autant de beauté dans une arme qui navait pas une durée de vie supérieure à celle dune balle de fusil? Pourquoi continua-t-il à fabriquer cette pointe de sagaie selon le même schéma complexe et difficile pendant une période couvrant mille années et cinquante générations dhommes? Et plus que tout, pourquoi le jour est-il venu, il y a presque dix mille ans, où les pointes de sagaies cessèrent dêtre abandonnées par terre sur les lieux des campements et laissées, intactes, au milieu des os de bisons? Pourquoi lhomme qui, à une époque, campa sur le Llano dAlbuquerque disparut-il de la surface de la terre?
Dawson sétait vu confier un travail de fouilles sur le terrain, dun site nommé site du Rio Grande.
Au sommet de la crête, me dit-il, les sentinelles du campement devaient saccroupir pour surveiller les milliers dhectares de prairie ondulée à laffût des troupeaux de bisons. Ils détachaient du manche des sagaies la base des pointes qui sétaient brisées lors de leur dernière expédition et les remplaçaient par de nouvelles pointes. Dawson avait trouvé la base des pièces cassées là où elles étaient tombés sur le sol, mais il navait pas trouvé dextrémités brisées, ce qui aurait été le cas si les pointes avaient été abîmées sur place durant leur fabrication. Dans la même zone il avait découvert dimportants éclats de silex, le genre de fragments qui pouvaient se détacher par martèlement en dégrossissant des blocs de roche de taille supérieure afin dobtenir un matériau vierge prêt pour laffûtage et la finition.
Curieusement, les petits racloirs de peaux en silex que les archéologues sattendaient à trouver sur les lieux du campement de lHomme de Folsom étaient absents ainsi que les minuscules fragments quil faisait lors de la finition méticuleuse de ses armes.
- Jai fini par commencer à trouver quelques-uns de ces éclats obtenus par pression. Nous avons trouvé cet endroit parce que nous avons eu de la chance.
Il plongea sa main dans sa poche de chemise, en sortit un morceau de silex rose en forme de feuille qui pouvait avoir cinq centimètres de long, me le tendit. Pratiquement tout ce qui caractérise cette pièce est différent du travail des autres hommes de lâge de la pierre et, à quelques exceptions près, il fabriquait toujours ses pointes comme ça: même forme, même taille, mêmes caractéristiques.
Le silex avait été aplati jusquà navoir plus que cinq millimètres dépaisseur par quelque chose qui avait laissé des cannelures parallèles à la surface de la pierre. Une longue cavité qui sétendait presque jusquà la pointe avait été arrachée à chaque face, semblable aux rainures que lon fait pour lécoulement du sang dans les baïonnettes de lépoque moderne. La base était légèrement concave, avec une saillie de pierre qui dépassait de chaque côté. La pointe comme les bords avaient acquis un tranchant comparable à celui dun couteau par séparation successive de minuscules éclats.
- On peut dire que cette pointe représente la solution dun problème, reprit Dawson. Il lui fallait un moyen de tuer le bison à longues cornes qui était plus rapide que lui, drôlement coriace et probablement tout ce quil y a de dangereux pour un homme qui se déplaçait à pied. Et il a inventé ça. Cette pointe a résolu son problème mais elle nous a laissé avec une drôle dénigme à résoudre.
Le problème auquel étaient confrontés les archéologues était de savoir pour quelle raison lHomme de Folsom creusait les deux faces de ses pointes de sagaie en leur arrachant des fragments en forme de rigoles, et pourquoi il prenait la peine supplémentaire de les affubler à la base de saillies ressemblant à des oreilles. Ces caractéristiques rendaient la pointe bien plus difficile à fabriquer. Elles entraînaient par la même occasion un effet que le bon sens commandait au chasseur déviter.
A cause de leur taille (trop petite pour une lance) et étant donné que les pointes étaient souvent retrouvées brisées à la suite dimpacts terribles, les anthropologues étaient sûrs que les pointes avaient été conçues pour un projectile quon lançait avec la main mais propulsé par un atlatl, dispositif de soixante centimètres de long quutilisent encore les aborigènes australiens: muni dune encoche à une extrémité pour insérer la base du projectile, et de lanières pour les doigts à lautre extrémité, latlatl a pour fonction dallonger le bras du chasseur en lui conférant une augmentation considérable de la puissance de jet.
- Il ny a pas de doute sur la façon dont il propulsait sa sagaie dans le corps du bison, ni sur la raison pour laquelle il navait pas besoin de viser les points sensibles de lanimal, commenta Dawson. Mais ce qui se passait ensuite constitue une jolie petite énigme.
Les saillies qui dépassaient à la base de la pointe devaient forcément se retrouver coincées dans la chair de lanimal et, grâce aux gorges, il devait être plus facile de libérer le manche de la pointe lorsquon abandonnait celle-ci dans le corps de la victime.
- On pourrait penser que le chasseur désirait retirer la hampe de sa sagaie avec la pointe toujours fixée dessus de façon à pouvoir la réutiliser sans être contraint de fabriquer une nouvelle pointe.
En raison de leur impact moins violent et de leur utilisation différente, les flèches inventées ultérieurement étaient généralement conçues pour rester plantées dans le corps de telle sorte quelle puisse senfoncer davantage et finir par tuer. Mais non pour les sagaies qui atteignaient leur but avec une grande violence.
- Et pourtant, il devait bien le faire à dessein. Il laissait les pointes de Folsom dans le corps de lanimal alors quil le découpait en morceaux, même lorsquil aurait pu les retirer rien quen tendant le bras et en sen saisissant. Pour quelle raison?
- Nous pensons quil pouvait sagir dune sorte déchange. Il donnait à lanimal, qui le nourrissait, cette pointe merveilleusement travaillée en échange de sa viande. Nous ne pouvons en apporter la preuve, mais rien dautre na de sens.
Aujourdhui les anthropologues savent que lHomme de Folsom nétait ni le premier ni le dernier représentant de peuples qui vivaient de la chasse en Amérique à lère glaciaire. Quand les immenses calottes glaciaires saccumulèrent sur lhémisphère nord, le niveau des mers en sabaissant révéla un pont de terre à travers le détroit de Béring. Les mastodontes, mammouths, et autres espèces de ruminants arrivèrent de Sibérie. Lhomme les suivit, il y a probablement trente mille ans environ.
- Il est évident quil travaillait beaucoup plus à ces pointes quil nétait nécessaire pour tuer un animal, reconnut Dawson.
Il repéra un racloir dès le moment où il tomba sur le treillis. Cétait un lourd fragment de quartzite qui avait environ deux fois la taille dun dollar en argent, et quil identifia comme étant un racloir à nez aplati. Il reconnut avoir été dérouté par labsence de bons matériaux de fabrication de racloirs sur la crête, là où il avait trouvé les bases de pointes et les éclats de dégrossissage de taille supérieure, puisque le nettoyage des peaux et la fabrication de nouvelles pointes devaient être des occupations obligatoires dans un camp de chasseurs.
Lorsque lété toucha à sa fin, un message en provenance de Dawson me laissa entendre quil y avait du nouveau.
- A votre avis, quest-ce qui a causé ça? minterrogea-t-il.
Devant nous, la terre avait une couleur légèrement différente et elle était un peu enfoncée, dessinant, tout comme la terre dont la teinte était plus sombre, un ovale qui avait peut-être deux mètres cinquante de long. La seule explication raisonnable qui me vint à lesprit, était que cet endroit avait été le sol dune tente où des gens avaient mangé salement.
- Cest la seule explication que je puisse trouver, me confirma Dawson. Et si nous avions raison, nous contemplons le premier signe jamais découvert indiquant que lHomme de Folsom vivait sous un abri. Il y en a un deuxième juste là.
Dawson et moi progressions sur le versant de la colline de façon à dominer lautre extrémité de la dépression herbeuse qui était peut-être, il y avait des milliers dannées de cela, un lac marécageux sans profondeur.
- Leau, mexposa Dawson, devait attirer les troupeaux de bisons en ce lieu au cours de leurs déplacements qui les conduisaient, selon la saison, vers le nord ou le sud en suivant la vallée du Rio Grande.
LHomme de Folsom était forcément un individu exceptionnel, tant physiquement quintellectuellement. Pour chasser les animaux quil poursuivait à pied, il lui fallait être vif, agile et supérieurement intelligent. Ceux qui ne létaient pas ne pouvaient survivre et, par conséquent, il avait des générations de sélection naturelle qui travaillaient pour lui. Néanmoins, nous savons quun jour lHomme de Folsom a cessé dexister. Il sest passé quelque chose. Nous ignorons quoi et je pense que nous ne devrions pas lignorer. Je crois quil est important de savoir tout ce que nous pouvons sur lhomme. Or, pendant la plus grande partie du million dannées environ quil a passé sur terre, il a été chasseur, comme Folsom.
Le géologue nous signala quautrefois le dégorgeoir de la dépression avait été plus haut, suffisamment pour retenir les eaux dun lac conséquent bien que peu profond.
Dawson retourna à sa pelle avec, me sembla-t-il, un immense plaisir.
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